J’ai souvent été seule dans les jurys de concours de direction d’orchestre. Si j’y ai partagé des moments chaleureux et fraternels avec de nombreux collègues, j’ai malheureusement également rencontré – encore récemment – beaucoup de condescendance et même d’agressivité chez d’autres chefs d’orchestre.
De très grands noms de la direction d’orchestre se sont exprimés contre la féminisation de ce merveilleux métier, et certains se sont comportés de façon injuste vis à vis de candidates. Il y a encore beaucoup d’injustices à réparer !
Si des cheffes d’orchestre de grand talent commencent à enthousiasmer le public et les musiciens de grandes institutions, il nous faut encourager et dynamiser ce mouvement, sécuriser l’accès de jeunes cheffes aux établissements d’éducation musicale, détecter de nouveaux talents capables d’assumer la direction d’orchestres permanents, être vigilants sur les valeurs que nous souhaitons transmettre avec ce concours, donner de la visibilité et de la notoriété à nos trois finalistes ; enfin, leur offrir plus qu’un prix ou une somme d’argent : un véritable accompagnement au développement de leur carrière.
Notre ambition est grande et juste : la parité femmes hommes ! Nous en sommes très loin selon les statistiques… Ce concours se reproduira tant que nous n’y serons pas arrivés!
Claire GIBAULT