Académie La Maestra : La master-classe de Holly Hyun Choe au Collège Aimé Césaire

L’atelier de direction avec Holly s’intègre dans un projet plus global, « L’Art pour grandir », financé par la Ville de Paris, qui met en place une résidence artistique entre la Philharmonie de Paris et le collège Aimé Césaire.

Ce sont 10 ateliers de pratique instrumentale, plus 5 ateliers de pratique théâtrale qui auront lieu tout au long de l’année, avec pour objectif final une restitution où les élèves vont jouer avec l’orchestre Les Siècles, le 2 juin, dans la grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie.

Elle dit que, toute seule, la baguette ne fait pas de bruit. Elle a besoin de l’aide des musiciens. Donc elle, son travail, c’est quoi ? Faire parler les instruments.nTrès bien ! Tu as bien entendu.

J’enseigne depuis le lycée. Après le bac, j’ai enseigné plusieurs années en camps d’été. J’ai toujours aimé enseigner et partager ma passion avec les jeunes. C’est important, pour l’avenir de la musique classique, que de jeunes étudiants soient confrontés à cette musique pour qu’ils y reviennent, plus tard.

Des projets de cette ampleur permettent à des élèves en difficulté scolaire, puisqu’il s’agit d’élèves en 5e SEGPA, en très grande difficulté, de restaurer l’estime de soi, et de s’investir dans un projet sur le long terme.

Les ateliers musicaux que la Philharmonie leur offre sont un immense cadeau pour eux. On a de la chance d’avoir ce projet. D’autres classes ne l’ont pas.

Ce projet s’intègre pleinement dans le parcours d’éducation artistique et culturel. Ça permet aux élèves d’aller vers des lieux de culture. Travailler avec la Philharmonie est magnifique. Ils sont passionnés par l’envie de partager la musique avec les jeunes. C’est fou le nombre de concerts, de projets et d’ateliers qu’ils proposent, chaque saison.

Les ateliers se sont déroulés dans un échange permanent entre Holly et les élèves. C’était très riche, et les élèves sont sortis de l’atelier avec plus
de connaissances qu’au début. Parfois on parlait beaucoup, pour leur donner des informations, avec des extraits musicaux et des gestes pour démontrer des choses, mais toujours en les impliquant.

On leur a demandé de venir diriger notre petit orchestre, on les a fait jouer avec leur corps, avec des percussions et du mime. On a aussi travaillé l’écoute et mélangé les exercices pour varier les rythmes, alterner les moments calmes
ou dynamiques pendant 2 h. Petit à petit, ils sont sortis de leur coquille, et ça, c’était super.

Elle a vraiment mis l’accent sur le tempo, l’articulation, savoir si on jouait fort, moins fort, en intégrant un vocabulaire précis, mais sans noyer les élèves. C’était très intéressant.

Parmi les activités, ma préférée, ça a été chef d’orchestre. Pour que ce soit clair pour elles, tu peux bouger ta main gauche, si c’est joyeux, dynamique. Utilise la main gauche.

Parfois, en tant que jeune cheffe, et aussi en tant que femme, on sent certains préjugés, on se sent coincée à un certain niveau d’études, on a l’impression qu’on ne pourra pas accéder aux très grands orchestres. J’espère que je pourrai toujours marier les deux, devenir une cheffe qui dirigera de grands orchestres internationaux, tout en gardant ce lien avec l’enseignement, parce que c’est très important pour moi.

C’est très bien qu’elle soit cheffe d’orchestre. Elle a du courage, parce que
la plupart sont des hommes. C’est très intéressant, parce que
ça nous apprend de nouvelles choses. On apprend beaucoup.

On lève la main si on devine ce qu’elle porte. Un mouchoir !

Si, pendant ces 2 heures, je vois leur regard qui change, si je vois qu’ils sont plus attentifs, que leurs yeux pétillent, et qu’ils nous quittent avec le sourire, qu’ils parlent de ce qu’ils ont fait à leurs amis… Ça nous fait vraiment chaud au cœur, c’est notre récompense.

Ce qui m’a vraiment plu, c’est qu’elle soit venue pour nous. Je sens que les élèves sont fiers de participer à ce projet. Ils ont vraiment à cœur de le mener jusqu’au bout.

 

 

Reportage au Collège Aimé Césaire à Paris durant la master-classe d’Holly Hyun Choe,  cheffe américano-coréenne à l’Académie de La Maestra.

Cet atelier de direction s’intègre dans un projet plus global, « L’Art pour grandir », financé par la Ville de Paris, qui met en place une résidence artistique entre la Philharmonie de Paris et le collège Aimé Césaire. Ce projet comprend 10 ateliers de pratique instrumentale ainsi que 5 ateliers de pratique théâtrale qui auront lieu tout au long de l’année. L’objectif final est une restitution avec l’orchestre Les Siècles, sous la direction des élèves désormais jeunes chefs apprentis,  le 2 juin dans la Grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie.